Monday, May 10, 2021

Henrietta Maria of France's letter to her sister Christine, Duchess of Savoy, dated October 1635

Source:

Lettres de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre a sa soeur Christine, Duchesse de Savoie, published by Hermann Ferrero, Bocca Frères, Rome, 1881



Above: Henrietta Maria of France, queen consort of England, painted by Sir Anthony van Dyck.


Above: Christine of France, duchess of Savoy, artist unknown.

The letter:

[octobre 1635]
Mon cher cœur. Je suis sy confuse des faveurs que je resois de vous par toutes occations que sy je me fiois en vostre bonté pour supléer à mes desfaults de parolles et d'actions à vous témoygner le resentiment que j'ann ay, je me tiendrois la plus malheureusse personne du monde dedans l'incapasité, dans laquelle je suis de vous pouvoir jamais exprimer ma passion dans l'afection que je vous porte. Mais j'espère que le tamps et la constance que j'oray à en rechercher les moyens et à perseverer dans sette résolution me feront mieux congnoistre que ses lignes ne peuvent faire. Et dans sette espérance que vous croyrés se que je vous en dis, je ne vous inportuneray davantage de sesy. J'é veu la lettre que vous escrivés à Montegut. Vous luy faite trop d'honneur dans la confiance que vous avés en luy, quoyque j'oserais dire que le mérite par la passion qu'il a pour vous. Je croy que bientost il sera luy-mesme auprès de vous pour une rayson qui ne vous desplera pas, estant nésesayre qu'il s'éloygne pour un peu de tamps, comme il vous dira luy-mesme, ne le pouvant pas vous mander de peur que mes lettres ne soit prinse; et sela luy pouroit faire tort ysy pandant qu'il y est et enpêcher de vous pouvoir aler voir. Je viens de resevoir une de vos lettre, comme je escrivois sette-sy, où vous me conjurés de contribuer à la paix. Je vous assure que se sera de tout mon cœur et que je saye que le Roy monseigneur aportera de son costé tout ce qui poura, et pour moy un seul de vos commandements est asés pour me faire faire tout ce que vous m'ordonerés, quant se seroit contre ma raison; se que je saye bien ne peut jamais esttre, nous aymant comme nous fesons. Je vous suplie de croyre tout se que je vous et [ay] dit, et que je suis plus à vous que je puis témoygner.

With modernised spelling:

[octobre 1635]
Mon cher cœur. Je suis si confuse des faveurs que je reçois de vous par toutes occasions que si je me fusse en votre bonté pour supplier à mes defauts de paroles et d'actions à vous témoigner le ressentiment que j'en ai, je me tiendrais la plus malheureuse personne du monde dedans l'incapacité, dans laquelle je suis de vous pouvoir jamais exprimer ma passion dans l'affection que je vous porte. Mais j'espère que le temps et la constance que j'aurai à en rechercher les moyens et à perséverer dans cette résolution me feront mieux connaître que ces lignes ne peuvent faire. Et dans cette espérance que vous croirez ce que je vous en dis, je ne vous importunerai davantage de ceci. J'ai vu la lettre que vous écrivez à Montague. Vous lui faites trop d'honneur dans la confiance que vous avez en lui, quoique j'oserais dire que le mérite par la passion qu'il a pour vous. Je crois que bientôt il sera lui-même auprès de vous pour une raison qui ne vous déplaira pas, étant nécessaire qu'il s'éloigne pour un peu de temps, comme il vous dira lui-même, ne le pouvant pas vous mander de peur que mes lettres ne soit prise; et sela lui pourrait faire tort ici pendant qu'il y est et empêcher de vous pouvoir aller voir. Je viens de recevoir une de vos lettres, comme je écrivais cette-ci, où vous me conjurez de contribuer à la paix. Je vous assure que ce sera de tout mon cœur et que je sais que le Roi monseigneur apportera de son côté tout ce qui pourra, et pour moi un seul de vos commandements est assez pour me faire faire tout ce que vous m'ordonnerez, quand ce serait contre ma raison; ce que je sais bien ne peut jamais être, nous aimant comme nous faisons. Je vous supplie de croire tout se que je vous et [ai] dit, et que je suis plus à vous que je puis témoigner.

English translation (my own):

[October 1635.]
My dear heart. I am so confused by the favours I receive from you on all occasions that if I had been in your goodness to beg at my flaws in words and actions to show you the resentment I have, I would be most unhappy person of the world in the incapacity, in which I am to be able to you ever express my passion in the affection which I carry you. But I hope that the time and the constancy which I will have to seek the means of it and to persevere in this resolution will make me better known than these lines can make. And in this hope that you will believe what I tell you, I will not bother you more with this. I saw the letter you are writing to Montague. You do him too much honor in the confidence that you have in him, although I would dare to say that the merit by the passion which he has for you. I believe that soon he himself will be with you for a reason which will not displease you, being necessary that he goes away for a little while, as he will tell you himself, not being able to ask you to do so, lest my letters be taken; and he might do him wrong here while he is there and prevent you from being able to go and see. I have just received one of your letters, as I was writing this one, in which you implore me to contribute to peace. I assure you that it will be with all my heart and that I know that Monseigneur the King will bring on his side all that can, and for me only one of your commandments is enough to make me do whatever you command me, when it would be against my reason; what I know well can never be, loving us as we do. I beg you to believe everything that I have told you and that I am more yours than I can testify.

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