Monday, May 10, 2021

Marie Antoinette's letter to her mother Maria Theresa, Holy Roman Empress, dated April 16, 1771

Source:

Maria-Theresia und Marie-Antoinette, Ihr Briefwechsel während der Jahre 1770-1780, published by Alfred Ritter von Arneth, 1865



Above: Marie Antoinette, Dauphine and future queen of France and former Archduchess of Austria, artist unknown.


Above: Maria Theresa, Holy Roman Empress, artist unknown.

The letter:

Madame ma très-chère mère. Je suis enchantée que le carême n'a pas nui à votre santé, la mienne est toujours très-bonne. L'empereur m'inquiète aussi beaucoup, malgré toute sa raison il s'exposera sûrement à toute sorte de fatigue et de danger. J'en suis doublement affligée non seulement par la tendresse pour lui et le vif intérêt que je prends au chagrin de Votre Majesté, mais aussi parceque je n'aurai pas le plaisir de le voir cette année.

Je serais bien fâchée si les Allemands étaient mécontents de moi; j'avouerai que j'aurais parlé davantage à M. de Paar et au petit Starhemberg s'ils avaient meilleure réputation ici. J'ai pourtant dans les temps des bals fait venir M. de Lamberg et Starhemberg, et d'abord que j'ai vu qu'ils dansaient, je les ai fait danser avec moi.

Il y a à cette heure beaucoup de train ici; il y a eu samedi un lit de justice pour affirmer la cassation de l'ancien parlement et en mettre un autre; les princes du sang ont refusé d'y venir et ont protesté contre les volontés du roi; ils lui ont écrit une lettre très-impertinente signée d'eux tous hors du comte de la Marche qui se conduit très-bien dans cette occasion-ci. Ce qui est le plus étonnant à la conduite des princes, c'est que M. le prince de Condé a fait signer son fils qui n'a pas encore quinze ans et qui a toujours été élevé ici. Le roi lui a fait dire de s'en aller de même qu'aux autres princes à qui il a donné défense de paraître devant lui et devant nous. Les ducs, quoiqu'ils y ont été, ils ont protesté et il y en a douze d'exilés à ce que l'on dit.

Il y a aujourd'hui un mois que je pourrai déjà donner des nouvelles à Votre Majesté de la comtesse de Provence, car le mariage est le 14 de mai; on avait préparé beaucoup de fêtes pour ce mariage, mais on en retranche manque d'argent.

Votre Majesté peut-être fort rassurée sur ma conduite avec la comtesse de Provence et je tâcherai sûrement de gagner son amitié et sa confiance sans pourtant aller trop loin. Mais j'ai bien peur que si elle n'a pas beaucoup d'esprit et n'est pas prévenue, qu'elle sera tout à fait pour Mme du Barry. On fait tout ce qu'on peut pour la gagner, car sa dame d'atour qui est Mme de Valentinois est tout-à-fait de ce parti là; il y a aussi Mme de Caumont qui va à sa rencontre, c'est celle qui a brouillé feu Mme la Dauphine avec tout le monde, et M. de Saint Mégrin, fils de M. de la Vauguyon, qui est encore plus dans l'intrigue et plus méchant que son père; il avait bien envie d'aller à Vienne au lieu de M. le baron de Breteuil, j'ai bien senti par moi-même le chagrin que cela ferait à Votre Majesté, mais grâce à Dieu cette affaire est rompue.

J'ai grand regret de la comtesse de Paar que je respectais et aimais de tout mon coeur. La princesse, je la regrette comme femme d'esprit; je partage le chagrin de Votre Majesté pour Tarouca, Odonel et la Justel, c'est une grande perte que de bons et anciens serviteurs, et je conserve bien précieusement le livre qu'elle m'a envoyé, car tout ce qui viendra d'elle me sera toujours bien cher ce dont elle doit être persuadée si elle connaît la vive et respectueuse tendresse qu'aura toute sa vie pour elle
Ce 16 d'avril 1771.
sa très-soumise fille
ANTOINETTE.

English translation (my own):

Madame my beloved mother. I am delighted that Lent has not harmed your health, mine is still very good. The Emperor also worries me a lot, for all his reason he will surely expose himself to all kinds of fatigue and danger. I am doubly saddened by it, not only by the tenderness for him and the keen interest I take in Your Majesty's sorrow, but also because I will not have the pleasure of seeing him this year.

I would be very sorry if the Germans were unhappy with me; I will admit that I would have spoken more to Mr. von Paar and to little Starhemberg if they had a better reputation here. However, in the days of balls I sent for Mr. von Lamberg and Starhemberg, and as soon as that I saw that they were dancing, I made them dance with me.

There is a lot of train here at this hour; on Saturday there was a lit de justice to affirm the cassation of the old parliament and put another in; the Princes of the Blood refused to come and protested against the King's wishes; they wrote him a very impertinent letter, signed by all of them outside the Comte de la Marche, who is behaving very well on this occasion. What is most astonishing about the conduct of the Princes is that Monsieur le Prince de Condé has had his son, who is not yet fifteen years old and who has always been brought up here, signed. The King told him to go away as well as to the other princes, to whom he had forbidden to appear before him and before us. The Dukes, although they were there, protested; and there are twelve exiles, so it is said.

It has been a month today that I will be able to give news to Your Majesty the Countess of Provence, for the wedding is on May 14; we had prepared a lot of celebrations for this wedding, but we cut out for lack of money.

Your Majesty may be very reassured about my conduct with the Countess of Provence, and I will surely try to win her friendship and her confidence without going too far. But I am afraid that if she does not have much wit and is not warned, that she will be entirely for Madame du Barry. One does everything one can to win her over, because her lady-in-waiting who is Madame de Valentinois is entirely of that party; there is also Madame de Caumont, who goes to meet her, she is the one who has scrambled the late Madame la Dauphine with everyone, and Monsieur de Saint Mégrin, son of Monsieur de la Vauguyon, who is even more in the intrigue and nastier than his father; he really wanted to go to Vienne instead of Monsieur le Baron de Breteuil, I felt for myself the grief it would cause your Majesty, but thank God this affair is over.

I deeply mourn the Countess de Paar, whom I respected and loved with all my heart. The princess, I mourn her as a witty woman; I share Your Majesty's sorrow for Tarouca, Odonel and La Justel, it is a great loss, those good and old servants; and I keep the book you sent me very carefully, because all that will come from you will always be very dear to me, of which you must be persuaded if you know the lively and respectful tenderness that I my whole life will have for you.
April 16, 1771.
Your most submissive daughter
Antoinette.

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