Source:
Papiers d'État du cardinal de Granvelle (documents inédits sur la histoire de France), volume 4, page 95, published by Antoine Perrenot de Granvelle and Charles Weiss, 1841
Above: Queen Mary I of England, painted by Hans Eworth.
Above: Queen Maria of Hungary and Bohemia, Governor of the Netherlands, painted by Titian.
The letter:
Madame, j'ay congneu la singulière recommandation en laquelle [vous] avez tousjours eu mes affaires, tant par deux voz lettres, la première du XXIIIe du moys de juin, avant le trespas de mon Sgr et frère, le roy Édouard, à cuy Dieu face mercy; la seconde du XXIIe de juillet dernier, que par ce que les ambassadeurs de l'empereur lez moy m'ont déclairé, et le soing qu'avez tenu pour favorizer mon advénement à ceste coronne mis ès difficultez qu'avez bien entendu, ensemble du contentement et plaisir que ce vous a esté d'entendre que mon bon droit soit esté esclarci et maintenu, qui accroist l'obligation je vous dois pour les bons offices dont [vous] avez tousjours usé par le passé, et la bonne affection qui continue envers moy et confie [vous] ferez à l'advenir, à laquelle je correspondray par tous moiens et services que sçauriez attendre et désirer de vostre plus affectionnée et obligée; vous merciant affectueusement vostre bonne souvenance, vous priant m'excuser si [je] ne vous ay plus tôt faict sçavoir de mes nouvelles; mais les empeschemens où je me retreuve en sont esté cause, comme [vous] l'entendrez plus amplement de millor Owards, que je despescheray à sa majesté deans deux ou troys jours, qui vous visitera de ma part à cestuy effect. Me recommandant affectueusement à vostre bonne grâce, priant la Créateur vouloir préserver vostre santé et donner accomplissement de vos vertueux désirs.
L'entièrement vostre humble cousine,
MARIE, royne d'Angleterre.
With modernised spelling:
Madame, j'ai connu la singulière recommandation en laquelle [vous] avez toujours eu mes affaires, tant par deux vos lettres, la première du XXIIIe du mois de juin, avant le trépas de mon Seigneur et frère, le roi Édouard, à qui Dieu fasse merci; la seconde du XXIIe de juillet dernier, que parce que les ambassadeurs de l'empereur les moi m'ont déclaré, et le soin qu'avez tenu pour favoriser mon avénement à cette couronne mis ait difficultés qu'avez bien entendu, ensemble du contentement et plaisir que ce vous a été d'entendre que mon bon droit soit été éclairci et maintenu, qui accroît l'obligation je vous dois pour les bons offices dont [vous] avez toujours usé par le passé, et la bonne affection qui continue envers moi et confie [vous] ferez à l'avenir, à laquelle je correspondrai par tous moyens et services que sauriez attendre et désirer de votre plus affectionnée et obligée; vous merciant affectueusement votre bonne souvenance, vous priant m'excuser si [je] ne vous ai plus tôt fait savoir de mes nouvelles; mais les empêchements où je me retreuve en sont été cause, comme [vous] l'entendrez plus amplement de milord Howards, que je dépêcherai à Sa Majesté dedans deux ou trois jours, qui vous visitera de ma part à cestui effet. Me recommandant affectueusement à votre bonne grâce, priant la Créateur vouloir préserver votre santé et donner accomplissement de vos vertueux désirs.
L'entièrement votre humble cousine,
MARIE, reine d'Angleterre.
English translation (my own):
Madame, I have known the singular recommendation in which you have always had my affairs, so much by two of your letters, the first of the 23rd of the month of June, before the death of my Lord and brother, King Edward, to whom God grant mercy; the second of the 22nd of last July, that because the ambassadors of the Emperor have declared to me and taken the care to promote my accession to this crown put difficulties that you have of course well understood, all the contentment and pleasure that it has been for you to hear that my good rights have been clarified and maintained, which increases the obligation I owe you for the good offices which you have always used in the past, and the good affection which continues towards me and which I entrust you in the future, to which I will correspond by all means and services that could be expected and desired from your most affectionate and obligated one; affectionately thanking you for your good remembrance, begging you to excuse me if I did not let you know of my news sooner; but the impediments in which I find myself have been the cause of it, as you will hear more fully from Lord Howards, whom I will send to His Majesty within two or three days, who will visit you on my behalf for this purpose. Affectionately recommending me to your good grace, praying the Creator to preserve your health and give fulfillment of your righteous desires.
Your entirely humble cousin,
Mary, Queen of England.
Notes: mercier = remercier (to think).
offices = services.
retreuver = retrouver (to find again).
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