Saturday, September 11, 2021

Mary, Queen of Scots's letter to her cousin Queen Elizabeth I of England, dated May 17, 1568

Source:

Original letters illustrative of English history, series 1, volume 2, page 231, edited by Henry Ellis, 1825



Above: Mary, Queen of Scots, painted by unknown artist after François Clouet.


Above: Queen Elizabeth of England, artist unknown.

The letter:

Madame ma bonne sœur, je croys que vous n'ignores point de quel temps auquns subjects, lesquels j'ay fait des moyndres les premiers de mon royaulme, se sont mis en devoir de me travailler et fayre se a quoi il apert mayntenant ils tendoyent alors premier. Vous scaves comme ils proposerent me prandre et le feu roy mon mari, dont il pleut a Dieu nous guarder et nous permetre les chasser hors du pays, ou a votre requeste je les resceuts despuis, encores qu'ils eurent comis en leur retour un aultre crisme de me tenir prisoniere, et tuer en ma presance un mien serviteur moy estand grosse; il pleut encores a Dieu que je me sauuisse de leur mains, et comme si desubs est dit, leur pardonis non seulement, ayns les resceus en mesme faveur aupres de moy. Mays eulx non encores contenpts de tant de bienfayts, non obstant leur promesse, au contrere ont devisé et favorisé, et signé, et asisté a un crisme pour le me metre faulsement a subs comme j'espere le vous fayre conoitre a plain. Ils sont soubs ceste couleur venus en batylle contre moy, et m'accusants d'estre mal conseillée, et que ils desiroient me delivrer de mauayse compagnie pour me resmontrer les choses qui requeroyent reformation. Moy me sentant inoscente et desireuse d'esviter le respandemant de sang aley me metre entre leur mayns desireus [de reformer,] ce qui estoit mal disposé, incontinant ils me prindrent et me misrent en prison. Lors je les acusey de leur promesse et priay que l'on me fit entendre pourquoy l'on me masnioyt aynsin ils s'absantirent tous. Je demanday d'estre ouie en conseill, il me fut refusé. Brief, ils m'on tenue sans serviteurs que deus fames, et un cuisinier, et un schirurgien, et m'ont menassé de me tuer, si je ne signoys une dimission de ma courone; se que craynte de soubdayne mort me fit fayre, comme j'ay verifié despuis d'auvant toute la noblesse, que j'espere vous en montrer tesmoygnasge. Apres ils me resairirent, et m'on accusé et prosedé contre moy en parlemant sans medire pourquoy, ni sans m'ouir, defandant tout advocat de parler pour moy, contreygnant les autres de s'acorder a leur faulse Usurpation de mon estast, m'ont pillée de tout ce que j'auoys au monde; ne me permettant iamays d'escrire ni parler, pour ne rien contredire a leur faulses inuantions. A la fin, il â pleu a Dieu me delivrer lors qu'ils pansoyent me fayre mourir, pour etre plus seur de leur estast, combien que ie leur ofris respondre a tout ce qu'il auroient a medire et de leur ayder a la punition de seulx qui seroient coulpables d'auqun crisme. En fin, il pleut a Dieu me delivrer au grand contantement de tous mes subjects, excepté Mora, Morton, Humes, Glinguerne, Mar, et Semple, ausquels apres que toute ma noblesse fut venue de toutes parts, j'envoye dire, que non obsant leur ingratitude et iniuste cruauté vsee vers moy, ie les vouloys bien semondre de leur devvoir et leur offrir seureté de vie et biens, et de tenir vn parlemant pour reformer toutes choses. J'envoie deus foys, ils prirent en enprisonerent les mesagers, firent proclamations declarant tous trytres ceulx qui m'asisteroyent et coulpables de cest odieulx crisme. Je leur mandis qu'ils m'en nomassent vn, je le deliureroys, les priant me delivrer ceulx aussi qui leur seroient nomes. Ils prindrent l'ofisier et mes proclamation, et je envoie demander seureté pour mi lord Boyd pour tryter apointemant ne desirant pour moy nulle effudion de sang; ils le refeusarent et dirent que si auqun auoit fayli a leur regent et a mon fils, qu'il noment Roy, qu'ils si me lessassent et se missent en leur voulontay. Se que toute la noblesse prit en tres mauvayse part. Pour cela, voiant qu'ils n'estoyen que particuliers, et que ma noblesse m'estoyt plus affectionnée que iamays, j'esperois aveques le temps et votre faveur qu'ils seroynt reduits peu a peu, et voiant qu'ils disoient me vouloir reprandre ou mourir tous, je m'ascheminay vers Donbertran passant deus mille pres d'eus, ma noblesse m'acompagnant marchant en batylle contre eulx et moy, quoy voiant ils sortent et vienent me couper chemin pour me prandre. Mes gens voiant cela, meulx de cete extresme malice pour leur couper chemin, les rancontrent sans ordre, de falson que combien qu'ils feusent deus foys aultant leur soubdayn marcher, leur fit avoir tel desavantasge que Dieu a permis, ils soyent desconfits, et plusieurs tues et pris, tres cruelemant auquns tues se retirant et estant pris, et incontinant la chasse fut rompeue pour me prandre alant a Donbertrant et mestant gens par tout pour me tuer ou prandre, mays Dieu par son infinie bonté ma preservée; m'estant sauee aupeis de mi lord Heris, lequel et autres signeurs qui sommes venu en votre pays estant asurée qu'entendant leur cruaulté, et comme ils m'ont traitée que selon votre bon naturel et la fiance que j'ay en vous, non seulemant me resevres pour la seureté de ma vie, mays m'eideres et asisterays en ma iuste querele, et semondrays les autres princes fayre le semblable. Je vous suplie le plus tost que pourres m'envoyer querir, car je suis en piteux estat, non pour royne mays pour gentillfame; car je n'ay chose du monde que ma persone comme je me suis sauvée, faysant soixsante miles a trauers chenps le premier jour, et n'ayant despuis, jamays osé aller que la nuit, comme j'espere vous remontrer si il vous plest avoir pitie comme j'espere de mon extresme infortune, de la quelle je laysseray a me lamanter pour ne vous importuner, et pour prier Dieu qu'il vous doint en santé tres heurheuse, et longue vie, et a moy pasiance et la consolation que j'antands resevoir de vous a qui je presante mes humbles recommandations. De Wirkinton, ce xvij. de Mey.
Votre tres fidelle et affectionnée bonne
soeur et cousine, et eschapée prisoniere
MARIE R.

With modernised spelling:

Madame ma bonne sœur, je crois que vous n'ignorez point de quel temps aucuns sujets, lesquels j'ai fait des moindres les premiers de mon royaume, se sont mis en devoir de me travailler et faire se à quoi ils apert maintenant ils tendaient alors prémier. Vous savez comme ils proposèrent me prandre et le feu roi mon mari, dont il plut a Dieu nous garder et nous permettre les chasser hors du pays, ou à votre requête je les reçus depuis, encore qu'ils eurent commis en leur retour un autre crime de me tenir prisonnière, et tuer en ma présence un mien serviteur moi étant grosse; il plut encore à Dieu que je me sauvisse de leur mains, et comme si dessus est dit, leur pardonnai non seulement, ainsi les reçus en même faveur auprès de moi. Mais eux non encore contempts de tant de bienfaits, nonobstant leur promesse, au contraire ont devisé et favorisé, et signé, et assisté à un crime pour le me mettre faussement a sus comme j'espère le vous faire connaître à plein. Ils sont sous cette couleur venus en bataille contre moi, et m'accusants d'être mal conseillée, et qu'ils désiraient me délivrer de mauvaise compagnie pour me remontrer les choses qui requéraient reformation. Moi me sentant innocente et desireuse d'éviter le répandement de sang allai me mettre entre leurs mains desireuse [de reformer,] ce qui était mal disposé, incontinent ils me prirent et me mîrent en prison. Lors je les accusai de leur promesse et priai que l'on me fit entendre pourquoi l'on me maniait ainsi ils s'abscentirent tous. Je demandai d'être ouïe en conseil, il me fut refusé. Brief, ils m'ont tenue sans serviteurs que deux femmes, et un cuisinier, et un chirurgien, et m'ont menacé de me tuer, si je ne signais une démission de ma couronne; ce que crainte de soudaine mort me fit faire, comme j'ai vérifié depuis d'avant toute la noblesse, que j'espère vous en montrer témoignage. Après ils me resaisirent, et m'ont accusé et procédé contre moi en Parlement sans me dire pourquoi, ni sans m'ouïr, défendant tout avocat de parler pour moi, contraignant les autres de s'accorder à leur fausse usurpation de mon état, m'ont pillée de tout ce que j'avais au monde; ne me permettant jamais d'écrire ni parler, pour ne rien contredire à leurs fausses inventions. A la fin, il a plu à Dieu me delivrer lorsqu'ils pensaient me faire mourir, pour être plus sûr de leur état, combien que je leur offris répondre à tout ce qu'ils auraient a médire et de leur aider à la punition de ceux qui seraient coupables d'aucun crime. Enfin, il plut a Dieu me délivrer au grand contentement de tous mes sujets, excepté Murray, Morton, Humes, Glencarne, Mar, et Semple, auxquels après que toute ma noblesse fut venue de toutes parts, j'envoyai dire, que nonobstant leur ingratitude et injuste cruauté usée vers moi, je les voulais bien semondre de leur devoir et leur offrir sûreté de vie et biens, et de tenir un Parlement pour reformer toutes choses. J'envoyai deux fois, ils prirent en enprisonnèrent les messagers, firent proclamations declarant tous traîtres ceux qui m'assisteraient et coupables de cet odieux crime. Je leur mandis qu'ils m'en nomassent un, je le délivrerais, les priant me délivrer ceux aussi qui leur seraient nommés. Ils prirent l'officier et mes proclamations, et je envoyai demander sûreté pour milord Boyd pour traiter appointement, ne désirant pour moi nulle éffusion de sang; ils le refusèrent et dirent que si aucun avait failli à leur regent et à mon fils, qu'ils nomment Roi, qu'ils si me laissassent et se missent en leur volonté, ce que toute la noblesse prit en très mauvaise part. Pour cela, voyant qu'ils n'étaient que particuliers, et que ma noblesse m'était plus affectionnée que jamais, j'espérais avec le temps et votre faveur qu'ils seraient reduits peu à peu, et voyant qu'ils disaient me vouloir reprendre ou mourir tous, je m'encheminai vers Dumbarton passant deux mille près d'eux, ma noblesse m'accompagnant marchant en bataille contre eux et moi, quoi voyant ils sortent et viennent me couper chemin pour me prendre. Mes gens voyant cela, mus de cette extrême malice pour leur couper chemin, les rencontrent sans ordre, de façon que combien qu'ils fussent deux fois autant leur soudain marcher, leur fit avoir tel desavantage que Dieu a permis, ils soyent discomfits, et plusieurs tués et pris, très cruellement aucuns tués se retirant et étant pris, et incontinent la chasse fut rompue pour me prendre allant à Dumbarton et mettant gens partout pour me tuer ou prendre, mais Dieu par son infinie bonté m'a preservée; m'étant sauvée auprès de milord Herris, lequel et autres seigneurs qui sommes venus en votre pays étant assurée qu'entendant leur cruauté, et comme ils m'ont traitée que selon votre bon naturel et la fiance que j'ai en vous, non seulement me recevrez pour la sûreté de ma vie, mais m'aiderez et assisterez en ma juste querelle, et semondrez les autres princes faire le semblable. Je vous supplie le plus tôt que pourrez m'envoyer quérir, car je suis en piteux état, non pour reine, mais pour gentillefemme; car je n'ai chose du monde que ma personne comme je me suis sauvée, faisant soixante miles à travers champs le premier jour, et n'ayant depuis jamais osé aller que la nuit, comme j'espère vous remontrer s'il vous plaît avoir pitié comme j'espère de mon extrême infortune, de laquelle je laisserai à me lamenter pour ne vous importuner, et pour prier Dieu qu'il vous donne en santé très heureuse et longue vie, et à moi patience et la consolation que j'entends recevoir de vous à qui je présente mes humbles recommandations. De Workinton, ce XVII de mai.
Votre très fidèle et affectionnée bonne
sœur et cousine et échappée prisonnière
MARIE R.

English translation (from the same source):

MADAM, MY GOOD SISTER,
I believe you are not ignorant, how long certain of my subjects, who from the least of my kingdom I have raised to be the first, have taken upon themselves to involve me in trouble, and to do what it appears they had in view from the first. You know how they purposed to seize me and the late King my husband, from which attempt it pleased God to protect us, and to permit us to expel them from the country, where, at your request, I again, afterwards, received them; though, on their return, they committed another crime, that of holding me a prisoner, and killing in my presence a servant of mine, I being at the time in a state of pregnancy. It again pleased God, that I should save myself from their hands; and, as above said, I not only pardoned them, but even received them into favour. They, however, not yet satisfied with so many acts of kindness, have, on the contrary, in spite of their promises, devised, favoured, subscribed to, and aided in a crime, for the purpose of charging it falsely upon me, as I hope fully to make you understand. They have under this pretence arrayed themselves against me, accusing me of being ill advised, and pretending a desire to see me delivered from bad counsels, in order to point out to me the things that required reformation. I, feeling myself innocent, and desirous to avoid the shedding of blood, placed myself in their hands, wishing to reform what was amiss. They immediately seized, and imprisoned me. When I upbraided them with a breach of their promise, and requested to be informed why I was thus treated, they all absented themselves. I demanded to be heard in Council, which was refused me. In short, they have kept me without any servants, except two women, a cook, and a surgeon; and they have threatened to kill me, if I did not sign an abdication of my Crown, which the fear of immediate death caused me to do, as I have since proved before the whole nobility, of which I hope to afford you evidence.

After this they again laid hold of me; and they have accused, and proceeded against me in Parliament, without saying why, and without hearing me; forbidding, at the same time, every advocate to plead for me; and compelling the rest to acquiesce in their unjust usurpation of my right, they have robbed me of every thing I had in the world; never permitting me either to write, or to speak, in order that I might not contradict their false inventions.

At last, it pleased God to deliver me, when they thought of putting me to death that they might make more sure of their power, though I repeatedly offered to answer any thing they had to say to me, and to join them in the punishment of those who should be guilty of any crime. In short, it pleased God to deliver me, to the great content of all my subjects, except Murray, Morton, the Humes, Glencarne, Mar, and Semple, to whom, after that my whole nobility was come from all parts, I sent to say, that notwithstanding their ingratitude and unjust cruelty employed against me, I was willing to invite them to return to their duty, and to offer them security of their lives and estates, and to hold a Parliament for the purpose of reforming every thing. I sent twice. They seized and imprisoned my messengers, and made proclamation declaring all those persons traitors who assisted me, and were guilty of this odious crime. I demanded that they should name one of them, and that I would give him up, and begged them at the same time to deliver me such as should be named to them. They seized upon my officer, and my proclamation. I sent to demand a safe conduct for my Lord Boyd, in order to treat of an accommodation, not wishing, as far as I might be concerned, for any effusion of blood. They refused, saying that those who had not been true to their Regent, and to my son, whom they denominate King, should leave me, and put themselves at their disposal: a thing at which the whole nobility was greatly offended.

Seeing therefore that they were only a few individuals, and that my nobility were more attached to me than ever, I was in hope that, in the course of time, and under your favour, they would gradually be reduced; and seeing that they said they would either retake me, or all die, I proceeded toward Dumbarton, passing at the distance of two miles from them: my nobility accompanying me, marching in order of battle between them and me: which they seeing, sallied forth, and came to cut off my way and take me. My people seeing this, and moved by that extreme malice of my enemies, with a view to check their progress, encountered them without order, so that, though they were twice their number, their sudden advance caused to them so great disadvantage that God has permitted them to be discomfited, and several killed and taken; some of them were cruelly killed, when taken on their retreat. The pursuit was immediately interrupted, in order to take me on my way to Dumbarton; they stationed people in every direction, either to kill, or take me. But God, through his infinite goodness, has preserved me; and I escaped to my Lord Herris's, who as well as other gentlemen have come with me into your country, being assured that hearing of the cruelty of my enemies, and how they have treated me, you will, conformably to your kind disposition and the confidence I have in you, not only receive me for the safety of my life, but also aid and assist me in my just quarrel; and I shall solicit other Princes to do the same. I entreat you to send to fetch me as soon as you possibly can, for I am in a pitiable condition not only for a Queen, but for a gentlewoman; for I have nothing in the world but what I had on my person when I made my escape, travelling sixty miles across the country the first day, and not having since ever ventured to proceed except in the night, as I hope to declare before you if it pleases you to have pity, as I trust you will, upon my extreme misfortune; of which I will forbear complaining, in order not to importune you, and to pray God that he may give to you a happy state of health and long life, and to me patience, and that consolation which I expect to receive from You, to whom I present my humble commendations, From Workinton, the 17th of May.
Your most faithful and affectionate good
sister and cousin, and escaped prisoner,
MARY, R.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

apert = clair (clear, obvious).

incontinent = aussitôt (as soon as).

lors = ce temps-là (then, at that time).

s'encheminer = partir (to depart).

fiance = confiance (confidence, trust).

semondre = inviter (to summon).

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