Source:
Lettres de Madame de Maintenon, volume 1, 1757
Above: Françoise d'Aubigné, Madame de Maintenon, artist unknown.
Above: Ninon de l'Enclos, artist unknown.
The letter:
Le 8 mars 1666.
Votre approbation me console de la cruauté de mes amis; dans l'état où je suis, je ne saurois me dire trop souvent que vous approuvez le courage que j'ai eu de m'y mettre. A la place royale, on me blâme; à Saint-Germain, on me loue; et nulle part, on ne songe à me plaindre ni à me servir. Que pensez-vous de la comparaison qu'on a osé me faire de cet homme à M. Scarron? ô Dieu, quelle différence! Sans fortune, sans plaisirs, il attiroit chez moi la bonne compagnie; celui-ci l'auroit haïe et éloignée. M. Scarron avoit cet enjouement que tout le monde sait, et cette bonté d'esprit qui presque personne ne lui a connu: celui-ci ne l'a ni brillant, ni badin, ni solide; s'il parle, il est ridicule. Mon mari avoit le fond excellent: je l'avois corrigé de ses licences; il n'étoit ni fou ni vicieux par le cœur; d'une probité reconnue, d'un désintéressement sans exemple: C** n'aime que les plaisirs, et n'est estimé que d'une jeunesse perdue; livré aux femmes, dupe de ses amis, haut, emporté, avare et prodigue; au moins m'a-t-il paru tout cela. Je vous sais bon gré de ne l'avoir pas reçu, malgré les recommandations de la Châtre: il n'auroit pas senti que la premiere fois devoit être la derniere. Assurez ceux qui attribuent mon refus à un engagement, que mon cœur est parfaitement libre, veut toujours l'être, et le sera toujours; je l'ai trop éprouvé, que le mariage ne sauroit être délicieux; et je trouve que la liberté l'est. Faites, je vous prie, mes compliments à M. de la Rouchefoucault; et dites-lui que le livre de Job et le livre des *Maximes*, sont mes seules lectures. Vous ne serez pas remerciée, puisque vous ne voulez pas l'être; mais la reconnoissance ne perd rien au silence que vous m'imposez. Que je vous dois de choses, ma très-aimable!
English translation (my own):
March 8, 1666.
Your approval consoles me for the cruelty of my friends; in the state in which I am, I cannot tell myself too often that you approve of the courage I have had to put myself into it. In the royal place, I am blamed; at Saint-Germain, they hire me; and nowhere do people think of complaining or serving me. What do you think of the comparison that they have dared to make me of this man with Monsieur Scarron? Oh God, what a difference! Without fortune, without pleasures, he attracted good company to me; the latter would have hated and estranged her. Monsieur Scarron had that playfulness that everyone knows, and that kindness of mind which hardly anyone has known to him: this one has it neither brilliant, nor playful, nor solid; if he speaks, he is ridiculous. My husband had an excellent background: I had corrected him for his licenses; he was neither mad nor vicious in heart; of recognised integrity, of unparalleled disinterestedness: C** loves only pleasures, and is esteemed only by a lost youth; delivered to women, duped by his friends, lofty, fiery, miserly and prodigal; at least it seemed to me all that. I am grateful to you for not having received it, despite La Châtre's recommendations: he would not have felt that the first time should be the last. Assure those who attribute my refusal to a commitment that my heart is perfectly free, always wants to be, and always will be; I have experienced it too well that marriage cannot be delicious; and I find that freedom is. Please pay my compliments to Monsieur de la Rouchefoucault; and tell him that the Book of Job and the book of Maxims are my only readings. You won't be thanked, since you don't want to be; but gratitude does not lose anything in the silence you impose on me. How much I owe you, my very amiable one!
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