Saturday, September 11, 2021

Madame de Sévigné's letter to Roger de Rabutin, Comte de Bussy, dated April 16, 1670

Sources:

Lettres, compiled by Hachette Monmerqué, 1862



Above: Madame Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné, painted by Basile Lemeunier after Claude Lefèbvre.


Above: Roger de Rabutin, Comte de Bussy, painted by Claude Lefèbvre.

The letter:

À Paris, ce 16e avril 1670.
Je reçois votre lettre: vous êtes toujours honnête et très-aimable; je ne vais guère loin chercher dans mon cœur pour y trouver de la douceur pour vous:

Enfin n'abusez pas, Bussy, de mon secret,
Au milieu de Paris il m'échappe à regret;
Mais enfin il m'échappe, et cette retenue
Ne peut plus contenir la lettre que j'ai lue.

Je vous remercie donc de m'avoir rouvert la porte de notre commerce qui étoit tout démanché. Il nous arrive toujours des incidents, mais le fond est bon; nous en rirons peut-être quelque jour. Revenons à M. Frémyot. N'est-il pas trop bon ce président, d'avoir pensé à moi lorsque j'y pensois le moins? Je l'aimois fort, et j'y joins présentement une grande reconnoissance; de sorte que ma douleur a été véritable. Cela est honteux, comme vous dites, que Mme la présidente survive à un si admirable mari. C'est tout ce que je puis faire, moi qui vous parle. Adieu, je vous souhaite une patience qui triomphe de vos malheurs.

Vous ne voulez pas que je vous parle de Mme de Grignan, et moi et vous en veux parler. Elle est grosse, et demeure ici pour y faire ses couches. Son mari est en Provence, c'est-à-dire, il s'y en va dans trois jours.

English translation (my own):

Paris, April 16, 1670.
I receive your letter: you are always honest and very kind; I won't go far to look in my heart to find sweetness for you:

Finally, do not abuse my secret, Bussy,
In the middle of Paris it escapes me with regret;
But in the end it escapes me, and this restraint
Can no longer contain the letter I read.

So I thank you for having reopened the door to our business, which was completely off the handle. We always have incidents, but the substance is good; we may laugh about it someday. Let us return to Monsieur Frémyot. Isn't it too good of this president to have thought of me when I thought about him the least? I loved him dearly, and I presently add to it a great gratitude, so that my pain was real. It is a shame, as you say, that Madame President survives such an admirable husband. That is all I can do, speaking to you. Farewell, I wish you patience that triumphs over your misfortunes.

You don't want me to talk to you about Madame de Grignan, and I do want to talk about her. She is pregnant, and stays here to give birth. Her husband is in Provence, that is to say, he is going there in three days.

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