Wednesday, February 24, 2021

Marie Antoinette's letter to her mother the Holy Roman Empress Maria Theresa, dated July 9, 1770

Source:

Maria-Theresia und Marie-Antoinette, Ihr Briefwechsel während der Jahre 1770-1780, published by Alfred Ritter von Arneth, 1865



Above: Marie Antoinette, painted after François-Hubert Drouais.


Above: Maria Theresa, Holy Roman Empress, artist unknown.

The letter:

ce 9 Juillet 1770.
Madame ma tres chere Mere. Ayant apris que le courier devoit partire apres demain et que nous partons demain pour Choissy je n'ai pas voulu attendre les lettres que Mercy doit m'apporter ce soir de peur de n'avoir pas le temps de repondre ainssi je me le reserve pour une autre occasion.

Nous partont donc demain 10. pour Choissi et nous en reviendrons le 13 pour aller à Bellvue le 17: et le 18 a Compiegne ou nous restont jusqu'au 28 d'Aoust et dela pour quelque jours à Chantilly. le Roi a mille bontes pour moi et je l'aime tendrement mais s'est a faire pitie la foiblesse qu'il a pour Md. du Barry qui est la plus sotte et impertinant creature qui soit imaginable. elle a jouë tous les soirs avec nous a Marly elle s'est trouve deux fois a cotes de moi mais elle ne ma point parle et je n'ai point tachee justement de lié conversation avec elle mais quand il le faloit je lui ai pourtant parle. pour mon cher Mary il est change de beaucoup et tout a son avantage, il marque beaucoup d'amitie pour moi et même il commence a marquer de la confiance. il n'aime certainement point Mr. de la Vauguyon mais il le craint il lui est arrive une singulier histoire l'autre jour. j'étoit seule avec mon Mary lorsque M. de la Vauguyon apporche d'un pas precipite a la porte pour ecouter. un valet de Chambre qui est sot ou tres honnete homme ouvre la porte et M. le duc si trouve planté comme un piqué sans pouvoir reculé lorsse je fit remarquer a mon Mary l'inconvenient qu'il y a de laisser ecouter au porte et il la tres bien prisse. Comme j'ai promisse a Votre Majesté de lui dire la moindre indisposition je lui dirai donc que j'ai eu un peu de devoiment mais la diette la fait finire, mon Mary a eu en meme temps une indigestion mais cela ne la pas empeché d'aller a la chasse. J'ai aujourd'hui un grand embaras. Je me confesserai à 5 heure a l'abbée Modoux Mercy et l'abbée m'ayant conseilie de le prendre je n'ai point douté que vous en serez contente et le Roi été aussi content. J'ai oublie de lui dire que j'ai ecrie hier la premier foi au Roi j'en ait eu grande peur sachant que Md. du Barry les lit toutte mais vous pouvez être bien persuadée ma tres chere Mere que je ne ferai jamais de faute n'y pour n'y contre elle.

Votre Majesté permettera que je lui envoye une lettre pour Naple dans laquelle J'avertis ma soeur d'envoyer ses lettres par Vienne. J'ai l'honneur d'etre avec la plus respectueuse tendresse
la plus tendre
et soumisse fille
Antoinette.

With regular/modernised spelling:

Ce 9 juillet 1770.
Madame ma très-chère mère. Ayant appris que le courrier devait partir après demain et que nous partons demain pour Choisy, je n'ai pas voulu attendre les lettres que Mercy doit m'apporter ce soir, de peur de n'avoir pas le temps de répondre; ainsi je me le réserve pour une autre occasion.

Nous partons donc demain 10 pour Choisy et nous en reviendrons le 13 pour aller à Bellevue le 17 et le 18 à Compiègne où nous resterons jusqu'au 28 d'août, et de là pour quelques jours à Chantilly. Le roi a mille bontés pour moi et je l'aime tendrement, mais c'est à faire pitié la faiblesse qu'il a pour Mme. du Barry, qui est la plus sotte et impertinente créature qui soit imaginable. Elle a joué tous les soirs avec nous à Marly; elle s'est trouvée deux fois à côté de moi, mais elle ne m'a point parlé et je n'ai point tâché justement de lier conversation avec elle, mais quand il le fallait, je lui ai pourtant parlé.

Pour mon cher mari, il est changé de beaucoup et tout à son avantage. Il marque beaucoup d'amitié pour moi et même il commence à marquer de la confiance. Il n'aime certainement point M. de la Vauguyon, mais il le craint. Il lui est arrivé une singulière histoire l'autre jour. J'étais seule avec mon mari, lorsque M. de la Vauguyon approche d'un pas précipité à la porte pour écouter. Un valet de chambre qui est sot ou très-honnête homme, ouvre la porte et M. le duc s'y trouve planté comme un piquet sans pouvoir reculer. Alors je fis remarquer à mon mari l'inconvénient qu'il y a de laisser écouter aux portes et il l'a très-bien pris.

Comme j'ai promis à Votre Majesté de lui dire la moindre indisposition, je lui dirai donc que j'ai eu un peu de dévoiement, mais la diète l'a fait finir. Mon mari a eu en même temps une indigestion, mais cela ne l'a pas empêché d'aller à la chasse.

J'ai aujourd'hui un grand embarras. Je me confesserai à cinq heures à l'abbé Modoux, Mercy et l'abbé [de Vermond] m'ayant conseillé de le prendre. Je n'ai point douté que vous en serez contente, et le roi était aussi content. J'ai oublié de lui dire que j'ai écrit hier la première fois au roi; j'en ai eu grande peur sachant que Mme du Barry les lit toutes, mais vous pouvez être bien persuadée, ma très chère mère, que je ne ferai jamais de faute ni pour ni contre elle.

Votre Majesté permettra que je lui envoie une lettre pour Naples, dans laquelle j'avertis ma soeur d'envoyer ses lettres par Vienne. J'ai l'honneur d'être avec la plus respectueuse tendresse
la plus tendre
et soumise fille
ANTOINETTE.

English translation (my own):

July 9, 1770.
Madame, my very dear mother. Having learned that the courier had to leave the day after tomorrow and that we are leaving tomorrow for Choisy, I did not want to wait for the letters that Mercy is to bring me this evening, for fear of not having time to answer; so I am saving it for another occasion.

So we are leaving tomorrow the 10th for Choisy and we will return on the 13th to go to Bellevue on the 17th and 18th in Compiègne where we will stay until August 28th, and from there for a few days to Chantilly. The King has a thousand kindnesses for me, and I love him dearly, but it is to pity his weakness for Madame du Barry, who is the most stupid and impertinent creature imaginable. She played every evening with us at Marly; twice she found herself beside me, but she did not speak to me and I did not try to strike up a conversation with her, but when necessary, I nevertheless spoke to her.

As for my dear husband, he has changed a lot and everything to his advantage. He marks a great deal of friendship for me, and even he begins to show confidence. He certainly does not like Monsieur de la Vauguyon, but he fears him. A strange thing happened to him the other day. I was alone with my husband when Monsieur de la Vauguyon hurriedly approached the door to listen. A valet who is either a fool or a very honest man opens the door and the Duke finds himself planted there like a stake without being able to retreat. So I pointed out to my husband the inconvenience of letting people listen at the doors, and he took it very well.

As I promised Your Majesty to tell you of the slightest indisposition, I shall therefore tell you that I had a bit of deviation, but the diet made it end. My husband had indigestion at the same time, but that did not stop him from going hunting.

I had a great embarrassment today. I shall go to confession at five o'clock to Father Modoux, Mercy and Father [de Vermond] having advised me to take it. I have no doubt that you will be happy with it, and the King was also happy. I forgot to tell you that I wrote to the King for the first time yesterday; I was very afraid of it knowing that Madame du Barry reads them all, but you can be quite persuaded, my very dear mother, that I will never make a mistake either for or against her.

Your Majesty will allow me to send you a letter for Naples, in which I warn my sister to send her letters through Vienna. I have the honour of being, with the most respectful tenderness,
your most tender
and submissive daughter
Antoinette.

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