Thursday, March 25, 2021

Holy Roman Empress Maria Theresa's letter to her daughter Marie Antoinette, dated December 2, 1770

Source:

Maria-Theresia und Marie-Antoinette, Ihr Briefwechsel während der Jahre 1770-1780, published by Alfred Ritter von Arneth, 1865



Above: Maria Theresa, Holy Roman Empress, painted by Hubert Maurer.


Above: Marie Antoinette, painted by Joseph Ducreux.

The letter:

Vienne, le 2 décembre 1770.
On est toujours très-content de vous; quels heureux moments ne me faites vous passer, mon cher enfant! L'approbation publique ne me tranquilliserait pas entièrement, mais le duc et la duchesse Aremberg ne peuvent assez m'en écrire, mais surtout le témoignage de Mercy, qui est content with vous. Me voilà sur le point, où sûrement vous avez déjà cherché avec précipitation de me trouver: c'est de monter à cheval. Vous avez raison de croire, que jamais je pourrais l'approuver à 15 ans; vos tantes, que vous citez, l'ont fait à 30. Elles étaient Mesdames et point la Dauphine; je leur sais un peu mauvais gré de vous avoir animé par leurs exemples et leurs complaisances, mais vous me dites que le roi l'approuve, le Dauphin, et tout est dit pour moi: c'est eux qui ont à ordonner à vous, c'est dans leurs mains que j'ai remise cette gentille Antoinette: le monter à cheval gâte le teint, et votre taille à la longue s'en ressentira et paraîtra encore plus. J'avoue, si vous montez en homme, dont je ne doute, je trouve même dangereux et mauvais pour porter les enfants, et c'est pour cela que vous êtes appelée: c'est par là que votre bonheur sera constaté. Si vous montiez, comme moi, en femme, il y aurait moins à dire: les accidents ne peuvent être prévus: celui de la reine de Portugal et de plusieurs autres, qui n'ont plus porté depuis des enfants, ne rassurent pas.

Après vous avoir représenté tout, je ne vous marquerai plus rien et tacherai de l'oublier, pourvu que des gazettes ne viennent nous conter des courses de la Dauphine, qui de toute façon ne pourraient convenir; mais je vous prends au mot, une grande princesse ne saurait en manquer, vous me dites ces mêmes paroles et me promettez: je ne courrai jamais la chasse à cheval. J'accepte l'offre que vous me faites, et à cet égard seul je veux tâcher de me tranquilliser; mais point d'excuses ou subterfuges sur ce point. Je dois seulement ajouter encore que les promenades réitérées ou trop longues, si elles n'étaient même qu'au pas, à cause de la situation, si vous montez en homme, sont nuisibles: tout au plus une heure de promenade suffit, et j'ai vu dans une lettre particulière que vous y avez été au commencement de Novembre plusieurs jours de suite, et deux et trois heures: c'est trop, vous en conviendrez un jour, mais ce sera trop tard. Quelle raison aurais-je de vous priver d'une chose qui vous fait plaisir, si je n'en connaissais les conséquences? Vous me rendrez cette justice, que de tout temps j'ai procuré à mes enfants toute la liberté et plaisirs possibles; et commencerais-je par vous vouloir en priver, vous, qui me donnez tant de consolation? Mais ne vous attendez pas que je vous en parle plus; je viens de vous dire toutes mes raisons, qui partent d'un coeur tendre et maternel. Je vous en ai marqué les inconvénients; vous êtes autorisée de l'agrément du roi, tout est dit pour moi, je ne vous en dirai plus rien: tâchez de vous modérer et suivez mes conseils, qui ne sont pas de trop, et je me tiens à votre parole, que vous me tenez de ne jamais monter à la chasse.

J'attends le tableau de Liotard avec grand empressement, mais dans votre parure, point en négligé, ni dans l'habillement d'homme, vous aimant à voir dans la place qui vous convient. Je vous embrasse.

English translation (my own):

Vienna, December 2, 1770.
One is always very content with you; what happy moments do you pass me by, my dear child! Public approval would not calm me entirely, but the Duke and Duchess of Aremberg cannot write me enough, but especially the testimony of Mercy, who is content with you. Here I am at the point where surely you have already sought with haste to find me: it is on riding a horse. You are right to believe that I would never be able to approve it at 15; your aunts, whom you quote, did so at 30. They were Mesdames and not the Dauphine; I am a little sorry to them for having animated you by their examples and their kindness, but you tell me that the King approves it, the Dauphin, and all is said for me: it is they who have to give to you, it was in their hands that I placed this gentle Antoinette: riding spoils the complexion, and your waist will in the long run be affected and will appear even more. I admit, if you go up like a man, of which I have no doubt, I even find it dangerous and bad to carry children, and that is why you are called: it is by this that your happiness will be observed. If you were to go up, like me, as a woman, there would be less to say: accidents cannot be foreseen: that of the Queen of Portugal and several others, who have not borne children since, do not reassure.

After having represented everything to you, I will not mark you any more and will try to forget it, provided that the gazettes do not come to tell us about the races of the Dauphine, which in any case could not be suitable; but I take you at your word, a great princess could not fail, you say these same words to me and promise me: "I will never run the hunt on horseback." I accept the offer you make to me, and in this regard alone I want to try to reassure myself; but no excuses or subterfuge on this point. I must only add further that repeated walks or walks too long, if they were even at walking pace, because of the situation, if you ride like a man, they are harmful: at the most an hour's walk is enough, and I saw in a private letter that you were there at the beginning of November several days in a row, and two and three hours: it is too much, you will agree one day, but it will be too late. What reason would I have to deprive you of something that pleases you if I did not know the consequences? You will do me this justice, which at all times I have procured for my children all the freedom and possible pleasures; and should I begin by wanting to deprive you of it, you, who give me so much consolation? But don't expect me to tell you more about it; I have just told you all my reasons, which start from a tender and maternal heart. I have pointed out the disadvantages to you; you are authorized by the King's approval, everything has been said for me, I will say nothing more to you: try to moderate yourself and follow my advice, which is not too much, and I stand by your word that you hold to for me, from ever going hunting.

I await Liotard's painting with great eagerness, but in your finery, not neglected, or in men's clothing, loving to see you in the place that suits you. I kiss you.

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