Thursday, March 25, 2021

Holy Roman Empress Maria Theresa's letter to her daughter Marie Antoinette, dated February 10, 1771

Source:

Maria-Theresia und Marie-Antoinette, Ihr Briefwechsel während der Jahre 1770-1780, published by Alfred Ritter von Arneth, 1865



Above: Maria Theresa, Holy Roman Empress, painted by Matthias de Visch after Martin van Meytens.


Above: Marie Antoinette, painted by François-Hubert Drouais.


Above: Dr. Johann Ingenhousz, engraving by D. Cunego after A. L. L.


Above: Marie Joséphine Louise of Savoy, painted by Joseph Duplessis.

The letter:

Ce 10 février 1771.
Madame ma chère fille. Le courrier n'étant arrivé qu'avant hier, celui-ci viendra aussi plus tard, surtout dans cette mauvaise saison! Vous étiez plus heureuse d'avoir eu de la neige! Ce ne sera que demain, que nous aurons une course et une journée plus tard. Je doute qu'elle aurait réussi, car la neige commence déjà à se fondre. Voilà la liste de la course; vous trouverez M. de Palm comme chambellan, il a donné 200/m. fl. pour les enfants des soldats pour le devenir; c'est honnête, et les Palms ne sont pas de si peu de noblesse, mais ils ont eu des femmes bourgeoises, hors sa mère, qui a été une Plettenberg.

Je suis enchantée que vous avez prévenu mes intentions dans le cas assez délicat de l'exil des Choiseuls, et vous continuerez de même et ne démentirez pas votre caractère bienfaisant. Ne vous laissez pas entraîner par des exemples contraires, n'adoptez pas la légèreté française, restez bonne allemande, et faites-vous une gloire d'être, et amie de vos amis.

Je vous fais mon compliment d'avoir pris à la fin courage de parler au roi de la commission dont je vous ai chargée pour Durfort, je ne savais plus à quoi attribuer ce long délai! Si vous le voyez, vous pouvez lui dire, que je me souviendrai bien du balcon, où nous étions à voir courir en traîneau la petite épouse, et le froid que je lui ai fait souffrir, malgré moi, n'en ayant pas été incommodée. Ingenhouse me mande qu'il vous a trouvée très-bien et grandie, qu'il a vu toute la famille, et l'a trouvé tous bien portants, qu'il a vu le moment de ne pouvoir vous approcher à cause des étiquettes, que l'ambassadeur lui a procuré le moyen de vous voir. Je ne saurais croire qu'un homme de notre cour n'aurait pas l'accès chez vous; vous avez franchi tant d'autres étiquettes, que vous ne laisserez pas subsister celle-ci.

J'attends votre portrait avec grand empressement. Je crains bien, que le carnaval et le monter à cheval qu'on marque en toutes les gazettes, que vous continuez dans le froid au manége, n'ait mis un retard. Je crains que votre teint et même la taille n'en souffrent, si vous vous abandonnez trop à cet exercice. Je vous prie de me dire sincèrement, si vous dansez mieux qu'ici, surtout les contre-danses: on en dit un bien infini de ces bals, et ce qui me fait le plus de plaisir, surtout du Dauphin, et on attribue ce changement à vous; que vous êtes heureuse! Je commence à m'ennuyer, que vous n'êtes Dauphine. Je crains, que la future comtesse de Provence ne vous devance: on en dit un bien infini, de son excellent caractère et douceur, sans être belle, beaucoup de physionomie, et très-bien prise dans sa taille.

J'attends avec impatience en retour de ce courrier vos lectures et applications; il est permis, surtout à votre âge, de s'amuser, mais d'en faire toute son occupation et de ne rien faire de solide ni d'utile et de tuer le temps entre promenades et visites, à la longue vous en reconnaîtrez le vide, et serez bien aux regrets de n'avoir mieux employé votre temps. Je dois même vous relever, que le caractère de vos lettres est tous les jours plus mauvais et moins correct: depuis dix mois vous auriez dû vous perfectionner. J'étais un peu humiliée en voyant courir par plusieurs mains celles des dames, que vous leur avez écrites; il faudrait s'exercer avec l'abbé ou quelqu'autre de vous former mieux la main, pour avoir un caractère plus égal.

Je suis bien consolée de ce que vous me dites de la continuation des attentions et bontés du roi pour vous: tâchez d'en mériter la continuation, et croyez-moi toujours....

English translation (my own):

February 10, 1771.
Madame my dear daughter. The mail having arrived only before yesterday, it will also come later, especially in this bad season! You were happier to have had snow! It will not be until tomorrow that we will have a race and a day later. I doubt she would have succeeded, as the snow is already starting to melt. Here is the list of the race; you will find Monsieur de Palm as chamberlain, he gave 200/m. fl. for the children of soldiers to become so; that's fair, and the Palms are not of such low rank, but they had middle-class women, apart from his mother, who was a Plettenberg.

I am delighted that you have warned my intentions in the rather delicate case of the exile of the Choiseuls, and you will continue in the same way and will not deny your beneficence. Do not be carried away by contrary examples, do not adopt French levity, remain a good German, and make yourself the glory of being, and friend of your friends.

I congratulate you on having finally taken the courage to speak to the King about the commission with which I charged you for Durfort, I did not know what to attribute this long delay to! If you see it, you can tell him, that I will remember the balcony, where we were to see the little wife running in a sleigh, and the cold that I made her suffer, in spite of myself, not having been inconvenienced by it. Ingenhousz tells me that he found you very well and grown up, that he saw the whole family, and found him all well, that he saw the moment of not being able to approach you because of etiquette, that the ambassador provided him with the means of seeing you. I could not believe that a man of our court would not have access to you; you have crossed so much more etiquette that you will not let this one remain.

I await your portrait with great eagerness. I am afraid that the carnival and the horseback riding that one marks in all the gazettes, that you continue in the cold while riding and have not put a delay. I'm afraid your complexion and even your waist will suffer if you indulge in this exercise too much. I beg you to tell me sincerely, if you dance better than here, especially the counter-dances: an infinite number of people talk about these balls, and what gives me the most pleasure, especially the Dauphin, and one attributes this change to you; how happy you are! I'm starting to get bored, that you are the Dauphine. I am afraid that the future Countess of Provence will get ahead of you: they say an infinite number of things of her excellent character and gentleness, without being beautiful, with a lot of physiognomy, and very well taken in her size.

I look forward to your readings and applications in return for this letter; it is allowed, especially at your age, to have fun, but to make it all your occupation and to do nothing solid or useful and to kill the time between walks and visits, in the long run you will recognise what is empty and will regret not having better employed your time. I must even point out to you that the character of your letters is every day worse and less correct: for ten months you should have improved your skills. I was a bit humiliated when I saw several hands run by those of the ladies, which you wrote to them; you should practice with the Abbé or someone else to train your hand better, to have a more equal character.

I am very consoled by what you tell me about the continuation of the King's attentions and kindnesses for you: try to deserve the continuation, and always believe me....

Notes: Monsieur de Palm = Count Carl Joseph Palm.

Durfort = the Marquis de Durfort, the French messenger in Vienna from 1766 to 1770.

Ingenhouse = Johann Ingenhousz, the imperial physician and a famous chemist.

The future Countess of Provence = Marie Joséphine Louise of Savoy, the eldest daughter of King Victor Amadeus III of Sardinia.

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