Source:
Maria-Theresia und Marie-Antoinette, Ihr Briefwechsel während der Jahre 1770-1780, published by Alfred Ritter von Arneth, 1865
Above: Maria Theresa, Holy Roman Empress, painted by Anton von Maron.
Above: Marie Antoinette, painted by Franz Xaver Wagenschön.
The letter:
Ce 6 janvier 1771.
Madame ma chère fille. A peine j'ai reçu le courrier ordinaire, qui ne m'est arrivé que le jour de l'an, qui est si occupé chez nous, que hier un autre courrier nous vint porter la disgrâce des Choiseuls. J'avoue, j'en suis bien affectée, je n'ai vu dans leurs procédés que du honnête et humain et bien attaché à l'alliance, au reste je n'entre en rien dans les raisons que le roi en a eues, et vous n'y entrerez encore moins. Je souhaite que le roi les remplace bien et que leurs successeurs méritent aussi bien notre confiance. N'oubliez jamais que votre établissement était l'ouvrage des Choiseuls, qu'ainsi vous n'oubliez jamais de leur devoir de la reconnaissance. Vous avez plus besoin que jamais, ma fille, des conseils de Mercy et de l'abbé, qui, je crains, connaissant son honnêteté, sera fort ébranlé de ce coup; mais ne vous laissez induire dans aucune faction, restez neutre en tout, faites votre salut, l'agrément du roi et la volonté de votre époux. Tâchez de tapisser un peu votre tête de bonnes lectures, elles vous sont plus nécessaires qu'à une autre. J'en attends depuis deux mois la liste de l'abbé, et je crains que vous ne vous aurez guère appliquée; les ânes et les chevaux auront emporté le temps requis pour la lecture, mais à cette heure en hiver ne négligez pas cette ressource, qui vous est plus nécessaire qu'à une autre, n'ayant aucun autre acquis, ni la musique, ni le dessin, ni la danse, peinture et autres sciences agréables. Je reviens donc toujours à la lecture, et vous chargerez l'abbé de m'envoyer tous les mois ce que vous aurez achevé, et ce que vous comptez commencer.
Je vous recommande d'être plus que jamais réservée sur tout ce qui se passe, de ne vous passer aucune confidence, ni curiosité, si vous voulez conserver votre tranquillité et l'approbation générale, que vous avez conservée si parfaitement jusqu'ici; convenez, que c'est d'avoir suivi les bons conseils. Je suis fâchée de le devoir dire, même jusqu'à vos tantes, que j'estime tant, ne faites des confidences: je le sais, pourquoi je le dis: peut-être Mercy n'en est pas même informé, mais je ne vous le dis pas pour rien. Je suis enchantée des bals qui se donnent chez vous, et qui feront grand bien au Dauphin.
English translation (my own):
January 6, 1771.
Madame my dear daughter. I hardly received the ordinary mail, which only arrived on New Year's Day, which is so busy with us, than yesterday another mail came to bring the disgrace of the Choiseuls. I admit, I am well affected by it, I saw in their procedures only honest and human and well attached to the alliance, moreover I do not enter in anything in the reasons which the King had of it, and you will enter it even less. I hope that the King will replace them well and that their successors deserve our trust as well. Never forget that your establishment was the work of the Choiseuls, so you must never forget their duty of recognition. You need more than ever, my daughter, the advice of Mercy and the Abbé, who, I fear, knowing his honesty, will be greatly shaken by this blow; but do not let yourself be led into any faction, remain neutral in everything, make your salvation, the approval of the King and the will of your husband. Try to cover your head a little with good reading, it is more necessary for you than for any other. I have been waiting for the Abbé's list for two months, and I fear that you will have hardly applied yourself; donkeys and horses will have taken the time required for reading, but at this time in winter do not neglect this resource, which is more necessary for you than for any other, having no other knowledge, neither music, nor drawing, nor dancing, painting and other agreeable sciences. So I always come back to reading, and you will instruct the Abbot to send me every month what you have completed, and what you intend to commence.
I recommend that you be more reserved than ever about everything that is happening, not to pass up any secrets or curiosity, if you want to maintain your peace and the general approval which you have preserved so perfectly until now; agree, that it is to have followed the good advice. I am sorry to have to say it, even to your aunts, whom I esteem so much, do not make confidence. I know why I say it; maybe Mercy is not even informed, but I do not say it to you for nothing. I am enchanted with the balls which are given at your place, and which will do the Dauphin great good.
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