Source:
Papiers d'État du cardinal de Granvelle (documents inédits sur la histoire de France), volume 4, page 120, published by Antoine Perrenot de Granvelle and Charles Weiss, 1841
Above: Queen Maria of Hungary and Bohemia, Governor of the Netherlands, painted by Titian.
The letter:
Marie, par la grâce de Dieu, royne douaigière d'Hongrie, etc.
Très-chier et bien amé: Nous respondrons aux lettres communes que vous et voz collègues nous avez escript joinctement, s'adressant icelle à vous seul, présupposant que, avant que ceste arrivera, ilz pourroient estre en chemin pour leur retour; et avons fait rapport à l'empereur monseigneur, de ce que vosdictes lettres contiennent du discours que vous a fait l'ambassadeur de Venize, fondé sur ce que le roy de France attire si souvent le Turcq en la chrestienté, dont la plus grand part des potentatz de l'Italie, et signament ladicte seigneurie de Venize, tumbent en fraiz excessifz pour le peu d'asseurance qu'ilz peuvent prendre dudict Turcq, quoy qu'il soit de la conjonction qu'il a avec France. Et si les choses estoient par lesdicts potentatz bien entendues, et qu'ilz prinssent les choses par le boult qu'il conviendroit à leur propre bien, ilz auroient grande cause de monstrer ressentement contre ledict roy de France, voire et de se colliguer allencontre de luy; mais vous sçavez les craintes qu'ilz ont de la grandeur de l'ung ou l'autre de ces deux princes, et soing de balancer leur povoir. Et toutesfois ne sera y que bien, de quant l'occasion s'adonnera, de diviser avec ledict ambassadeur, le confermer tout ce que pourrez en l'opinion qu'il démonstre avoir, l'imprimant mal, austant qu'il sera possible, du roy de France et de ses actions, puisque il y a tant de cause, et que l'office que, en conformité de ce, il pourra faire à Venize, pourroit facillement envers aucuns faire impression; et ne sceit-on si le rassentement les pourroit attraire à faire ce que la raison vouldroit, s'ilz donnoient lieu à icelle.....
Incontinent que entendismes par vosdictes lettres que la royne auroit grand contentement, si, pour son coronnement et festins qui s'en ensuivront, elle povoit recouvrer venaison de sangler pour estre chose rare par delà et que plaît au goût de ladicte dame, nous escripvismes au lieutenant de la vénerie en Flandres, afin de en toute diligence chasser, avec exprès commandement de luy-mesmes porter en Angleterre et présenter de nostre part à ladicte royne ce qu'il prendroit..... A tant, etc. De Bruxelles, le VIIIe d'octobre.
MARIE.
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