Source:
Lettres inédites de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre, edited and published by Charles, comte de Baillon, E. Perrin, Paris, 1884
Above: Henrietta Maria of France, queen consort of England, painted by Sir Anthony van Dyck.
Above: Maria de Medici, queen consort of France, painted by Peter Paul Rubens.
The letter:
Madame,
J'ai receu un extrême contentement d'apprendre par monsieur l'ambassadeur l'honneur que Vostre Majesté me fait: je la supplie très-humblement de croyre que je n'ay point au monde une passion plus forte que celle de l'honneur de ses bonnes graces et que j'aimerois mieux mourir que luy donner jamais l'occasion de les perdre. L'ambassadeur me dit que Vostre Majesté se plaignoit que Congnet et Sivet n'avoient pas pris congé d'elle: pour Sivet, elle sait qu'il eut force querelles en France et qu'il fut contraint de partir, sans que personne en seust rien, à cause qu'il fut adverty que ses ennemis l'alloient attendre à Saint-Denis, pour luy faire un mauvais tour.
Pour Congnet, il m'a dit que, quand il receut la nouvelle de mon malheur, il alla trouver monsieur le cardinal de Bérulle, qui le mena à Vostre Majesté avec la lettre et qu'il la supplia de luy donner son congé et qu'elle le luy accorda. Il eut l'honneur de luy baiser sa robe et partit le mardy: cecy estoit le dimanche au soir. J'ay voulu rendre compte à Vostre Majesté de cela, car je serois bien marrie que quelqu'un de mes serviteurs eust fait rien qui luy pust déplaire; je ne les garderois pas davantage: et aussy pour supplier Vostre Majesté de croire que je ne suis pas si sotte que de trouver rien à redire, en ce qu'il luy plaist de faire, et que de j'estimeray toujours à trop d'honneur le moindre tesmoignage qu'il luy plaira me donner de sa amitié, ne désirant rien tant qu'elle me croye,
Madame,
Sa très-humble et très-obéyssante fille et servante,
HENRIETTE-MARIE.
With modernised spelling:
Madame,
J'ai reçu un extrême contentement d'apprendre par monsieur l'ambassadeur l'honneur que Votre Majesté me fait: je la supplie très humblement de croire que je n'ai point au monde une passion plus forte que celle de l'honneur de ses bonnes grâces et que j'aimerais mieux mourir que lui donner jamais l'occasion de les perdre. L'ambassadeur me dit que Votre Majesté se plaignait que Cognet et Sivet n'avaient pas pris congé d'elle: pour Sivet, elle sait qu'il eut force querelles en France et qu'il fut contraint de partir, sans que personne en s'eût rien, à cause qu'il fut averti que ses ennemis l'allaient attendre à Saint-Denis, pour lui faire un mauvais tour.
Pour Cognet, il m'a dit que, quand il reçut la nouvelle de mon malheur, il alla trouver monsieur le cardinal de Bérulle, qui le mena à Votre Majesté avec la lettre et qu'il la supplia de lui donner son congé et qu'elle le lui accorda. Il eut l'honneur de lui baiser sa robe et partit le mardi: ceci était le dimanche au soir. J'ai voulu rendre compte à Votre Majesté de cela, car je serais bien marie que quelqu'un de mes serviteurs eût fait rien qui lui pût déplaire; je ne les garderais pas davantage: et aussi pour supplier Votre Majesté de croire que je ne suis pas si sotte que de trouver rien à redire, en ce qu'il lui plaît de faire, et que de j'estimerai toujours à trop d'honneur le moindre témoignage qu'il luy plaira me donner de sa amitié, ne désirant rien tant qu'elle me croie,
Madame,
Sa très humble et très obéissante fille et servante,
HENRIETTE-MARIE.
English translation (my own):
Madame,
I was extremely pleased to learn from the ambassador of the honour that Your Majesty does me: I beg you very humbly to believe that I do not have in the world a passion stronger than that of the honour of your good graces, and that I would rather die than ever give you the opportunity to lose them. The ambassador told me that Your Majesty was complaining that Cognet and Sivet had not taken leave of you: as for Sivet, you know that he had many quarrels in France and that he was forced to leave, without anyone and had nothing, because he was warned that his enemies were going to wait for him at Saint-Denis to do him a bad turn.
As for Cognet, he told me that, when he received the news of my misfortune, he went to find the Cardinal de Bérulle, who took him to Your Majesty with the letter and that he begged you to give him his leave and that you granted it to him. He had the honour of kissing your dress and left on Tuesday: this was Sunday evening. I wanted to give Your Majesty an account of this, for I would be very glad if one of my servants had done anything that might displease him; I would not keep them either: and also to beg Your Majesty to believe that I am not so stupid as to find nothing to complain about, in what it pleases you to do, and that I will always consider too much honour the slightest testimony that you will please give me of your friendship, desiring nothing as long as you believe me,
Madame,
Your most humble and most obedient daughter and servant
Henrietta Maria.
Note: "the news of my misfortune" = Henrietta Maria had given birth to a premature baby who was stillborn.
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