Source:
Lettres de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre a sa soeur Christine, Duchesse de Savoie, published by Hermann Ferrero, Bocca Frères, Rome, 1881
Above: Henrietta Maria of France, queen consort of England, painted by unknown artist after Sir Anthony van Dyck.
Above: Christine of France, duchess of Savoy, artist unknown.
The letter:
[1636]
Mon cher cœur. Pardonnés-moy sy je nay vous ay escrit plus tost, mes couches m'an ont enpêchée, pour vous remersier de se que vous m'avés envoyé par Crafts, qui est la plus jolie chose du monde, et ausy des faveurs que vous avés fait à Wat Montegue. Je saye que s'a estté en ma considération, quoyque véritablement il les mérite bien sans sela. Il ne fait rien que se louer des honneurs que vous luy faite, et j'ose respondre pour luy qu'il voudroit perdre sa vie pour vostre servise. Je ne l'estimerois pas sy il ne le fesoit, car j'ay tout vos intérest par desus le miens propres, et seux qui ne seront pas vos serviteurs ne peuvent esttre les miens. J'ay reseu deux de vos lettres, l'une par vostre agent, l'autre [par] l'homme de Montegu. Je vous prie de croyre que j'é le cœur trop comme le vostre pour esttre d'ostre opinion que vous et pour aler autrement que pour la patrie après les intérest du Roy que je croy s'accorde à sela aussy. Je suis extrèmement ayse que Wat vous ay randu quelque servise. J'ose respondre que s'a estté de tout son cœur; pour son humeur mélancolique, quelque scrupulle de consiense qui perdera à Rome, aussy que de luy-mesme il est pas fort gay. Je vous remersie des cheveux de ma nièse. Il frisent fort bien et sont fort beaux. Vous ne pouviés pas m'obliger davantage que de me les envoyer, et j'usse pris en fort mauvaise part sy vous ne m'usiés pas voulu faire sette faveur: car, croyés que j'ay une telle passion pour vous que tout se qui vous touche m'est osy cher qu'à vous-mesme. Et sur sette prière, que je vous conjure de le croyre, je finiray avec encore cette assurance que je suis à vous asolument.
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