Tuesday, April 13, 2021

Henrietta Maria of France's letter to Maria de Medici, undated

Source:

Lettres inédites de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre, edited and published by Charles, comte de Baillon, E. Perrin, Paris, 1884



Above: Henrietta Maria of France, queen consort of England, painted by Sir Anthony van Dyck.


Above: Maria de Medici, queen consort of France, painted by Peter Paul Rubens.

The letter:

Madame, j'ay sceu qu'il n'y avoit artifice qu'on ne cherchât pour décrier la conduite des personnes que vous m'avés données, et entr'autres qu'on avoit voulu persuader à Vostre Majesté qu'ils ont receu des gratifications, nonobstant les mauvais traitemens qu'ils ont eus. Ils ne les ont prises que par mon commandement absolu et en déduction de l'argent et pierreries qu'ils m'avoient précédemment prestées, bien que les assignations qu'on leur donnoit sur les deniers de France estoient nulles, puisque ici on avoit manqué à l'exécution des articles. Bien loin d'avoir receu des présens, on n'a pas seulement satisfait ni à leurs dettes ni à leurs pensions. Leur consolation doit estre que leurs souffrances commencent avec les miennes, auxquelles je vous supplie très-humblement de vouloir apporter quelque consolation et que j'aye l'honneur de vous voir, car je ne puis me consoler qu'en cette espérance. Depuis que le gentilhomme que Vostre Majesté me faisoit l'honneur de m'envoyer est party, l'on me traite bien plus mal et l'on va toujours de pis en pis. Envoyés, je vous prie, le comte de Tillières, comme l'on m'a dit que vous vouliés faire. Les Anglois en ont grand peur, parce qu'il servira fort bien Vostre Majesté. Ils se vantent de l'empescher et qu'ils feront tout ce qu'ils voudront en France. Envoyés-le le plus tost possible, car quand il y a ici quelqu'un du roy, mon frère, ou de Vostre Majesté, ils ne me traitent pas si mal, mais dès qu'ils n'y sont plus, c'est pis que jamais. Je vous demande pardon de vous importuner de si fâcheux discours, mais je ne sais à qui m'adresser, sinon à Vostre Majesté, qui aura pitié d'une pauvre misérable comme je suis et qui me permettra encore de la supplier que je puisse avoir l'honneur de la voir, car je ne puis estre heureuse sans cela; en attendant je demeureray, Madame,
Vostre très-humble et obéissante fille et servante,
H. M.

With modernised spelling:

Madame, j'ai su qu'il n'y avoit artifice qu'on ne cherchât pour décrier la conduite des personnes que vous m'avez données, et entr'autres qu'on avait voulu persuader à Votre Majesté qu'ils ont reçu des gratifications, nonobstant les mauvais traitements qu'ils ont eus. Ils ne les ont prises que par mon commandement absolu et en déduction de l'argent et pierreries qu'ils m'avaient précédemment prêtées, bien que les assignations qu'on leur donnoit sur les deniers de France étaient nulles, puisque ici on avait manqué à l'exécution des articles. Bien loin d'avoir reçu des présents, on n'a pas seulement satisfait ni à leurs dettes ni à leurs pensions. Leur consolation doit être que leurs souffrances commencent avec les miennes, auxquelles je vous supplie très humblement de vouloir apporter quelque consolation et que j'aie l'honneur de vous voir, car je ne puis me consoler qu'en cette espérance. Depuis que le gentilhomme que Votre Majesté me faisait l'honneur de m'envoyer est party, l'on me traite bien plus mal et l'on va toujours de pis en pis. Envoyez, je vous prie, le comte de Tillières, comme l'on m'a dit que vous vouliez faire. Les Anglais en ont grand peur, parce qu'il servira fort bien Votre Majesté. Ils se vantent de l'empêcher et qu'ils feront tout ce qu'ils voudront en France. Envoyez-le le plus tôt possible, car quand il y a ici quelqu'un du roi, mon frère, ou de Votre Majesté, ils ne me traitent pas si mal, mais dès qu'ils n'y sont plus, c'est pis que jamais. Je vous demande pardon de vous importuner de si fâcheux discours, mais je ne sais à qui m'adresser, sinon à Votre Majesté, qui aura pitié d'une pauvre misérable comme je suis et qui me permettra encore de la supplier que je puisse avoir l'honneur de la voir, car je ne puis être heureuse sans cela; en attendant je demeurerai, Madame,
Votre très humble et obéissante fille et servante,
H. M.

English translation (my own):

Madame, I knew that there was no artifice that one did not seek to decry the conduct of the persons whom you have given me, and among others that one had wanted to persuade your Majesty that they received gratuities, notwithstanding the mistreatment they have suffered. They only took them by my absolute command and as a deduction from the money and precious stones that they had previously lent me, although the assignments given to them out of French money were null, since here one had missed to the execution of the articles. Far from having received presents, one has not only satisfied neither their debts nor their pensions. Their consolation must be that their sufferings begin with mine, to which I beg you very humbly to want to bring some consolation and that I have the honour of seeing you, because I can console myself only in this hope. Since the gentleman whom Your Majesty did me the honour of sending me has left, I have been treated much worse, and one is always going from worse to worse. Send, I beg you, the Comte de Tillières, as I have been told you want to do. The English are very afraid of him, because he will serve Your Majesty very well. They boast of preventing it and that they will do whatever they want in France. Send it as soon as possible, because when there is someone here from the King, my brother, or from Your Majesty, they do not treat me so badly, but as soon as they are no longer there, it is worse than ever. I beg your pardon for bothering you with such unfortunate speech, but I do not know whom to address, except to Your Majesty, who will have pity on a poor wretch like I am and who will still allow me to beg her that I may have the honour of seeing her, for I cannot be happy without it; in the meantime I will remain, Madame,
Your very humble and obedient daughter and servant,
H. M.

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