Tuesday, April 13, 2021

Henrietta Maria of France's letter to her sister Christine, Duchess of Savoy, dated January 1635

Source:

Lettres de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre a sa soeur Christine, Duchesse de Savoie, published by Hermann Ferrero, Bocca Frères, Rome, 1881



Above: Henrietta Maria of France, queen consort of England, engraving by Jonas Suyderhoef after Pieter Soutman after Sir Anthony van Dyck.


Above: Christine of France, Duchess of Savoy, engraving by Pedretti after Massard.

The letter:

Mon cher cœur. J'ay reseu vostre lettre par Syse, et vois par sela et par ce qu'il m'a dit de vostre part la confiance que vous avés en mon amitié, qui m'a estté la plus grande joye qui m'eust peu ariver; car croyés, mon cher cœur, que la seule anbition que j'é en se monde est de vous pouvoir faire voir, par quelque servise, la passion que j'ay pour vous. Vous me mandés, dans vostre lettre, que vous voulés estre conseillée par moy; et moy je ne veux rien faire que par vos directions. Ordonés-moy, car je n'atans autre chose. Wat Montegu vous a desjà fait entandre par sa lettre tout les particularités que j'avoys à vous mander. S'est pourquoy une répétition ne seroit que inportune et tiendroit le tamps qui m'est sy cher de vous assurer qu'il n'i a rien qui puise rompre l'amitié que je vous et [ay] promise, et que je n'oray jamais d'ostres intérest que les vostres, et chercheray toutes les voyes du monde pour vous le faire paroître. Je vous envoyeray dans une semaine les pourtraicts de mes enfans. Vous les usiés eus plus tost; mais ma fille n'a jamais voulu avoir la pasiance de les leser achever. Tel qu'il est, je le vous envoye; j'an feray faire une autre pour elle, qui sera mieux. Se jantilhomme qui vous randra sette lettre a estté mon page, et est fort honeste garson. J'espère que vous le verés de bon oeil pour l'amour de moy. Il s'en va pour un malheur qui vous dira. Vous me comandés de vous mander sy je suis grose. Je n'en saye que d.....r. Sy je le suis, se n'est que de sy peu que je ne l'osse avouer [en]core que à vous, pour vous montrer non pas seulement en sela, mais en toute chose du monde, que vous avés un absolu pouvoir sur moy, et que je suis plus à vous qu'à moy-mesme.

Je vous envoye un petit chachet pour voir sy l'on ouvrira nos lettres.

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