Friday, January 15, 2021

Madame de Sévigné's letter to Roger de Rabutin, Comte de Bussy, dated May 20, 1667

Sources:

Lettres, compiled by Hachette Monmerqué, 1862


The Letters of Madame de Sévigné to her Daughter and Friends, edited and translated by Sarah Josepha Hale, 1878



Above: Madame Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné, painted by Claude Lefèbvre.


Above: Roger de Rabutin, Comte de Bussy, painted by Claude Lefèbvre.

The letter:

À Paris, ce 20e mai 1667.
Je reçus une lettre de vous en Bretagne, mon cher cousin, où vous me parliez de nos Rabutins, et de la beauté de Bourbilly. Mais comme on m'avoit écrit d'ici qu'on vous y attendoit, et que je croyois moi-même y arriver plus tôt, j'ai toujours différé à vous faire réponse jusques à présent que j'ai appris que vous ne viendrez point ici.

Vous savez qu'il n'est plus question que de guerre. Toute la cour est à l'armée, et toute l'armée est à la cour. Paris est un désert, et, désert pour désert, j'aime beaucoup mieux celui de la forêt de Livry, où je passerai l'été,

En attendant que nos guerriers
Reviennent couverts de lauriers.

Voilà deux vers. Cependant je ne sais si je les savois déjà, ou si je les viens de faire. Comme la chose n'est pas d'une fort grande conséquence, je reprendrai le fil de ma prose.

J'ai bien senti mon cœur pour vous depuis que j'ai vu tant de gens empressés à commencer, ou à recommencer, un métier que vous avez fait avec tant d'honneur, dans le temps que vous avez pu vous en mêler. C'est une chose douloureuse à un homme de courage, d'être chez soi quand il y a tant de bruit en Flandre. Comme je ne doute point que vous ne sentiez sur cela tout ce qu'un homme d'esprit, et qui a de la valeur, peut sentir, il y a de l'imprudence à moi de repasser sur un endroit si sensible. J'espère que vous me pardonnerez par le grand intérêt que j'y prends.

On dit que vous avez écrit au Roi: envoyez-moi la copie de votre lettre, et me mandez un peu des nouvelles de votre vie, quelles sortes de choses vous peuvent amuser, et si l'ajustement de votre maison n'y contribue pas beaucoup. Pour moi, j'ai passé l'hiver en Bretagne, où j'ai fait planter une infinité de petits arbres, et un labyrinthe, d'où l'on ne sortira pas sans le fil d'Ariane. J'ai encore acheté plusieurs terres, à qui j'ai dit à la manière accoutumée: «Je vous fais parc;» de sorte que j'ai étendu mes promenoirs, sans qu'il m'en ait coûté beaucoup. Ma fille vous fait mille amitiés. Je fais autant à toute votre famille.

English translation (from source 2):

PARIS, May 20, 1667.
I received a letter from you, my dear cousin, when I was in Brittany, in which you talked of our ancestors, the Rabutins, and of the beauty of Bourbilly. But as I had heard from Paris that you were expected there, and as I had hoped myself to arrive much sooner, I deferred writing to you; and now I find you are not coming at all. You know that nothing is now talked of but war. The whole court is at camp, and the whole camp is at court; and every place being a desert, I prefer the desert of Livri forest, where I shall pass the summer.

En attendant que nos guerriers
Reviennent couverts de lauriers.

There are two lines for you, but I do not know whether I have heard them before, or have just made them. As it is a matter of no great importance, I shall resume the thread of my prose. My heart has been very favourably inclined towards you, since I have seen so many people eager to begin, or rather to revive, a business in which you acquired so much honor during the time you were able to engage in it. It is a sad thing for a man of courage to be confined at home when there are such great doings in Flanders. As you feel, no doubt, all that a man of spirit and valor can feel, it is imprudent in me to revive so painful a subject. I hope you will forgive me, in consideration of the great interest I take in your affairs.

It is said you have written to the king. Send me a copy of your letter, and give me a little information respecting your mode of life, what sort of things amuse you, and whether the alterations you are making in your house do not contribute a good deal toward it. I have spent the winter in Brittany, where I have planted a great number of trees, and a labyrinth, that will require Ariadne's clew to find the way out of it. I have also purchased some land, to which I have said, as usual, "I shall convert you into a park." I have extended my walks at a trifling expense. My daughter sends you a thousand remembrances. I beg mine to all your family.

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